Orgueil et préjugés. Jane Austen
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Название: Orgueil et préjugés

Автор: Jane Austen

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 9783748560197

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СКАЧАТЬ faiblement admiré.

      De tout le régiment de…, en général bien composé ce qu’il y avait de mieux parmi les officiers se trouvait là réuni, mais aucun ne pouvait se comparer à Wickham, autant supérieur à eux tous, pour le ton et les manières, qu’ils l’étaient eux-mêmes au joufflu procureur Philips qui les suivit au salon. M. Wickham fut l’heureux mortel qui fixa sur lui les regards de presque toutes les dames; et à Élisabeth, l’heureuse femme près de laquelle il s’assit enfin, et l’air dont il se mit à causer avec elle du mauvais temps, de la crainte d’avoir un hiver pluvieux, lui fit sentir qu’un homme aimable sait rendre intéressant le sujet le plus mince et le plus ordinaire. De tels rivaux près des dames semblaient anéantir le pauvre M. Colins. Les jeunes personnes l’oublièrent entièrement; mais de temps en temps Mme Philips l’écoutait encore avec plaisir, et par ses soins il fut abondamment servi de thé et de muffins.

      Quand on se mit au jeu, il la paya de ses attentions en faisant le quatrième au whist.

      „Je joue peu le whist, dit-il, mais je serai charmé de le mieux apprendre, car dans mon état…“

      Sans vouloir entendre toutes ses raisons, Mme Philips lui sut gré de cette complaisance.

      M. Wickham ne jouant pas le whist, fut accueilli avec transport à l’autre table, entre Élisabeth et Lydia: celle-ci, extrêmement bavarde, semblait vouloir l’occuper exclusivement; mais le loto qu’elle aimait aussi beaucoup, prit bientôt toute son attention. M. Wickham eut donc le loisir de parler à Élisabeth, qu’il trouva très-disposée à l’écouter; toutefois n’espérant pas apprendre de lui ce qu’elle désirait le plus savoir, l’histoire de ses liaisons avec M. Darcy, elle hésitait, n’osait entamer ce sujet, quand la conversation s’y portant d’elle-même satisfit sa curiosité.

      M. Wickham, après s’être informé quelle était la distance de Netherfield à Meryton, demanda d’un air inquiet si M. Darcy y était depuis long-temps.

      „À peu près depuis un mois, dit Élisabeth“; et, voulant continuer ce discours, elle ajouta: „On dit qu’il a de grands biens en Derbyshire.

      » — Oui, dit Whickham, sa terre est extrêmement belle: dix mille livres sterling de rente. Personne mieux que moi n’en peut dire des nouvelles; j’ai eu, dès mon enfance, les plus étroites liaisons avec cette famille.“

      Élisabeth ne put cacher son étonnement.

      „Cette assertion, dans le fait, a de quoi vous surprendre, Mademoiselle, après l’air de froideur que vous avez pu remarquer dans notre rencontre d’hier. Êtes-vous très-liée avec M. Darcy?

      » — Peu, et sans désirer l’être davantage; j’ai passé quatre jours dans la même maison que lui; il ne m’a point paru aimable.

      » — Je n’ai pas le droit de me prononcer, dit Wickham, sur son plus ou moins d’amabilité, dont ma situation à son égard ne me permet pas de juger: je l’ai connu trop bien et trop long-temps pour être un juge impartial; mais je crois que votre opinion sur son compte étonnerait bien des gens. Peut-être ne le diriez-vous pas partout avec cette franchise; vous êtes chez vos parens.

      » — En vérité, je ne dis rien ici que je ne puisse répéter dans toute autre maison, hormis Netherfield. Il n’est point aimé dans Herfordshire: sa fierté a blessé tout le monde; personne ne vous en parlera plus favorablement.

      » — Je suis plus surpris que fâché de ce que vous m’apprenez, dit Wickham, après un moment de silence; il serait fort à désirer que chacun fût ainsi jugé selon son mérite, ce qui arrive rarement à M. Darcy: le monde, aveuglé par son rang et sa fortune, subjugué par ses manières hautaines, ne le voit que comme il veut être vu.

      » — Quant à moi, répondit Élisabeth, je le connais peu, mais assez néanmoins pour m’apercevoir qu’il n’a pas un caractère aimable.“

      Wickham, par un mouvement de tête, parut approuver ce jugement et dit, quelques instans après:

      „Je voudrais bien savoir s’il doit rester long-temps dans ce pays-ci.

      » — Je ne puis vous le dire, mais, lors de ma visite à Netherfield, il ne parlait point encore de le quitter: j’espère que son séjour dans Herfordshire ne changera rien à vos projets?

      » — Oh! non; ce n’est pas à moi de fuir M. Darcy. S’il craint de me rencontrer, qu’il s’éloigne d’ici. Nous ne sommes pas bien ensemble, et je ne puis le voir sans être vivement affecté. Mais je ne crains point de dire les raisons qui me font l’éviter: un sentiment profond du mal qu’il m’a fait, et les regrets les plus pénibles en pensant à ce qu’il devait être pour moi… Son père, feu M. Darcy, était un homme bien respectable, et le meilleur ami que j’aie jamais eu; je ne saurais me trouver avec le fils sans que mon âme n’éprouve de bien douloureux sentimens; il s’est conduit indignement à mon égard: mais je crois, en vérité, que je pourrais tout lui pardonner, s’il n’avait trompé l’attente, et avili la mémoire de son père.“

      Élisabeth, trouvant ce sujet de plus en plus intéressant, à chaque mot redoublait d’attention, mais la matière lui parut trop délicate pour qu’elle pût se permettre aucune question.

      M. Wickham alors passa à des choses plus indifférentes; parla de Meryton, du voisinage, des habitans, comme charmé de tout ce qu’il avait déjà vu; fit l’éloge de la société, surtout, avec une galanterie naturelle, mais bien expressive.

      „C’est l’espoir d’avoir toujours de la société, et une bonne société, ajouta-t-il, qui m’a décidé à entrer dans le régiment de… Je sais que ce corps est fort bien composé. Mon ami Denny m’a séduit en me vantant leur garnison actuelle, et les attentions sans nombre qu’on a pour eux à Meryton. La société, je l’avoue, m’est nécessaire; trompé dans toutes mes espérances, je redoute la solitude, et les réflexions qu’elle me cause: il me faut non-seulement de l’occupation, mais encore de la société. On ne m’a pas élevé pour être militaire, les circonstances seules me forcent à le devenir: je devais embrasser l’état ecclésiastique; mes études pour cela étaient faites, et je serais maintenant en possession d’un très-beau bénéfice, si l’homme dont nous parlions tout à l’heure l’eût voulu.

      » — Vraiment!

      » — Oui. Feu M. Darcy me légua la survivance du meilleur bénéfice dont il eût la nomination; il était mon parrain, et m’aimait tendrement; je ne pourrai jamais rendre assez de justice à sa bonté: il eut l’intention de fixer mon sort, il croyait l’avoir fait, mais lorsque la cure devint vacante, elle fut donnée à un autre.

      » — Oh! ciel, s’écria Élisabeth, est-il possible? Son testament ne vous donnait-il pas des droits? Que ne les faisiez-vous valoir?

      » — Un manque de formalité dans les termes de la donation m’ôtait tout pouvoir de réclamer. Un homme d’honneur n’eût pu douter des intentions de son père; M. Darcy voulut en douter, et les regarder comme une simple recommandation conditionnelle, à laquelle, selon lui, j’avais perdu mes droits, par ma prodigalité, mon imprudence, et tout ce qu’il lui plut d’ajouter. Il y a environ deux ans la cure vint à vaquer, un autre que moi l’obtint; cependant je venais d’accomplir ma vingt-cinquième année ainsi, à cet égard, il n’y avait nul obstacle, et je ne crois pas par ma conduite avoir mérité un tel affront. J’ai trop de franchise, je ne sais pas déguiser mes sentimens; j’ai peut-être eu avec lui trop de sincérité, voilà, je pense, tout mon crime: le fait est que nos СКАЧАТЬ